L’expansion du thé à Taïwan

histoire du thé à taiwan, carte historique

Grâce à sa situation géographique et son passé, Taïwan a hérité de nombreuses traditions asiatiques, principalement de la Chine et du Japon. 

L’origine de son thé est fortement liée au Fujian, la région de Chine la plus proche de l’île.

Une île d’immigration et de colonisation


Peuplée nativement par des tribus aborigènes, Taïwan vit l’arrivée de migrants chinois et occidentaux dès le XVIᵉ siècle. Les Portugais furent les premiers à s’intéresser à cette île en 1544, puis les Hollandais, qui ne l’occupèrent que partiellement au XVIIᵉ siècle, avant d’en être chassés.

Après une brève appartenance à l’Empire chinois entre 1885 et 1895, l’île fut colonisée par le Japon qui transforma en profondeur l’île dans une grande politique d’assimilation.

Après la capitulation japonaise de 1945, elle fut cédée au gouvernement de Tchang Kai Chek. Plus de 2 millions d’opposants au communisme s’y installèrent. Dès lors, une situation ambiguë sur le statut de l’île perdure : le gouvernement en place se déclare République de Chine (Republic of China -ROC) en opposition à la République populaire de Chine installée sur le continent. Indépendante dans les faits, le pays n’est cependant pas reconnu à l’ONU et est considéré comme une province chinoise par le Parti communiste.

Taïwan et les oolongs de Chine


Les immigrants chinois, principalement originaire du Fujian, importèrent et développèrent la production du thé au XVIIIᵉ siècle. Les premières plantations virent le jour au nord de Taïwan, proche de la capitale actuelle (Ray Fang, Maokong, Pinglin) puis s’étendit progressivement vers le sud et les montagnes. Les théiers provenaient des régions les plus fameuses pour la production de thé, à savoir Anxi et les monts Wuyi (où sont produits les fameux Tieguanyin et Dahongpao).

La production massive de thé pour l’exportation ne démarra que vers 1865. Un marchand britannique, John Dodd, contribua fortement au développement et à la commercialisation de l’oolong taïwanais vers l’occident, notamment vers les États-Unis et le Royaume-Uni. De nombreux investisseurs lui emboitèrent le pas, si bien qu’à la fin du siècle, le thé était la principale marchandise exportée de Taïwan.

Aujourd’hui, les oolongs taïwanais sont réputés à travers le monde pour la qualité de leur production et les sensations olfactives qu’ils offrent en tasse.

Le Japon à la conquête du thé noir


Peu connu en occident, mais très remarquable lorsque l’on se rend sur place, le thé noir taïwanais jouit d’une grande popularité auprès de la population. Essentiellement située dans la région du Sun Moon Lake, la production de thé noir a débuté sous l’occupation japonaise qui souhaitait développer cette famille de thé pour l’exporter vers la Russie et l’Empire ottoman.

En effet, dès leur conquête de l’île, les Japonais modernisent les plantations familiales de thé et mécanisent les ateliers de fabrication. En 1903, un institut de recherche sur le thé est créé afin d’introduire les dernières techniques agricoles et de fabrication et de lancer des programmes de développement de nouveaux cultivars. Aujourd’hui nommé TBRS pour Tea and Beverage Research Station, cet institut est à l’origine de nombreux cultivars célèbres comme le Jin Xuan (T12) et le Cui Yu.

taiwan formosa vintage

Thé de Formose, Thé de Taïwan


Le nom de Formose est originaire des explorateurs portugais du XVIᵉ siècle. Ils remarquèrent la beauté de ces côtes et la nommèrent ilha formosa, île resplendissante en portugais. Ce nom est toujours utilisé dans le commerce du thé, d’où le terme Thé de Formose qui peut servir à désigner les thés taïwanais.

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